Nîmes

Regards insolites sur la ville et ses habitants

Lawrence Durrell dans son maset

Récit lié : Voyageurs venus d'ailleurs

Après toutes ces années d’errance, Lawrence Durrell souhaite s’installer dans un lieu qui l’inspire pour se consacrer à son œuvre d’écrivain. Il loge d’abord « Villa Louis » en bordure de Sommières puis au « Maset Michel » chemin d’Engance, à Nîmes. C’est à ce moment-là qu’il observe la ville et ses traditions ; ses écrits paraîtront sous le titre « L’ombre infinie de César- Regards sur la Provence » traduit de l’anglais par Françoise Kestsman et dans certains journaux où il évoque ses résidences.

L. Durrell au maset Michel

Je vais me jeter à l’eau, signer un bail de dix ans avec une option d’achat si je le peux ; (…) j’ai en tête un petit projet de construction. Il y a une véritable montagne de pierres sèches pour s’amuser et je peux faire le travail moi-même ( L’esprit des lieux) .
Aujourd’hui le mistral hurle, les premières pluies d’hiver arrivent avec d’énormes nuages noirs comme des raisins. Mais nous avons une bonne flambée dans le poêle, une brandade à l’ail sur le feu et une bouteille de Tavel. » C’est ici que la vie est bonne ! » s’enflamme -t-il à destination de son grand ami Henri Miller.

Voilà comment il voyait le sud de la France dans les années 1950 .

Alors accrochez-vous : "Les cafés s'emplissent de centaines de Raimu coiffés de bérets [...] Le Languedoc est poussiéreux et primitif, mais quel merveilleux pays pour le vin ! Les gens n'ont jamais entendu parler d'un WC. Ils chient dehors et le mistral souffle dans leurs fesses."
Lawrence Durrell (1912-1990). Il va vivre les trente-cinq dernières années de sa vie, heureux, au milieu de ces "Raimu", à Sommières (Gard), magnifique village médiéval proche de Nîmes. Non sans avoir pris la précaution de faire venir, à grands frais, deux WC d'Angleterre...
(L’express 22/02/2012)

 

 

Dans la même carte