LARSENS

Histoires mouvementées du rock'n'roll

Rock and Roll Hall of Fame

Carte parente : Cleveland 21 mars 1952

Récit lié : Moondog Coronation Ball

Difficile de raconter la venue, le départ ou le retour d’un événement sans se référer aux coordonnées, évidentes pour nous, de la naissance et de la mort. Les naissances, on les célèbre ou on les maudit ; les morts, on les honore ou on les fustige : dans tous les cas, un rituel oublié est déjà mis en route quand on convoque la Vie pour raconter l'Histoire. Qu'on regarde le présent comme étant gros de l'avenir, donnant ainsi aux événements un rôle d'accoucheur de l'histoire – le temps est une sage femme – ou qu'on le trouve si vide et si creux qu'il nous faille à tout prix faire revivre le passé pour ne pas se décrocher la mâchoire – technique de réanimation par l'histoire – le temps des événements, TRANCHANT, BOUSCULÉ, IMPRÉVISIBLE, nous apparaît comme atténué, voire effacé, au profit de cycles inlassables, de continuités douces et de fins attendues. La vie, même dramatisée par la mort, arrondit les angles des aspérités historiques.

Le slogan Rock is Dead fait partie de ces refrains obsédants qui rythment autant qu'ils gomment l'histoire du rock. Il n'y a qu'à écouter les Doors, Bowie ou Marilyn Manson pour se rendre compte à quel point cette musique est travaillée par sa propre mort. On ne chantera pas pour autant ici les louanges de la vie par le biais du spectacle vivant. L'histoire du rock vue par ce qui sort des studios et se retrouve sur scène ne se veut pas une chronique de ses moments live, pas plus que de ces disques majeurs. Elle voudrait plutôt ressembler à une sorte de signal, discontinu mais complexe, d'une expérience qu'on dira tout simplement audio-visuelle.

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