Électrique, acoustique, physique, chimique, mécanique ou politique, la résistance est la propriété ralentissant le passage d'un courant dans un corps ou un dispositif quelconque. C'est aussi un capteur dont la résistance varie en fonction de la pression qui lui est appliquée.
La conduction électrique quant à elle caractérise l'aptitude d'un corps à laisser les charges se déplacer librement et donc permettre le passage d'un courant qui se transmet de proche en proche, cédant une partie de son énergie cinétique à son voisin.
L’Imaginaire doit retrouver son indépendance, sa liberté. Pour ça, il nous faut rechercher des outils pour tenter de déjouer tous les mécanismes qui nous éloignent de nos propres vies, réelles et imaginales. Il faut fouiller les archives, chercher les traces laissées dans les mémoires individuelles et collectives. Les tags, par exemple, sont les marques psychogéographiques de ceux que l'on repousse hors de la cité. C'est une réappropriation de l’espace public, une tentative d'inscription dans la cité dévorante de ceux qui ont été mis au ban : les bannis, les abandonnés, les banlieues. On peut les voir comme des sceaux magiques, une version moderne des rites de bannissement et de conjuration. D’où l’intérêt de Brassaï et de Grosz pour les graffitis ; d’où l’importance pour le Pouvoir de s’intéresser au « street-art », de le subventionner ou de le mécéner — car c’est transformer les crocs de ce qui aurait dû rester sauvage, anonyme, vandale, en dents de consommateurs d’objets culturels inoffensifs et domestiqués.
Toute société actuelle est une entreprise pure et simple de contrôle des imaginaires afin de maintenir le pouvoir en place. Chaque individu est infecté par le Spectacle debordien qui contamine nos sensations, notre mémoire, nos rêves. Le Spectacle, dans son sens étymologique, est ce qui se réfléchit, ce qui est un reflet, un miroir. Lorsque le Spectacle arrive à faire croire si puissamment à sa réalité concrète — alors qu’il est par essence imaginal appartenant au royaume de l’image et de l’imaginaire —, c’est une usurpation pure et simple d’identité. Le Spectacle prend d’assaut l’imaginaire collectif et devient une reconstruction complète dans la sphère du matérielle de l’illusion religieuse.
Les meilleurs moyens pour recouvrer cette indépendance : partir, découvrir, chercher, voyager, explorer, expérimenter. Sortir du techno-capitalisme physique et cognitif, sortir de nos auto-asservissements numériques, nous défaire de nos pulsions de contrôle et de domestication.
Les contributions de chaque participant (articles, essais, recherches, poèmes, dessins, sons, journal de bord, films, collages, lettres, photos, etc.), aussi modestes soient-elles, sont un peu comme les traces des rêves reliés entre eux par des passerelles, et cette résidence dessine une carte de ce territoire imaginaire, en faisant apparaître les multiples chemins menant d’un monde intime et personnel à un autre. Chaque rencontre, chaque personne nous donne des informations de ces contrées lointaines qu’il ou elle visite, en vrai ou en rêve, nocturne ou diurne, nous dit ce qu'il ou elle a vu, vécu, trouvé, goûté, senti. Par une circulation des points de vue et des connaissances de chacun, la pluralité des pratiques et des savoirs, nous tentons de poser de nouveaux repères et de cartographier ces régions de l’Imaginaire, afin de réfléchir ensemble et trouver les endroits de résistance à l’échelle locale.