Il avait été question de déjeuner sur la plage, sous la pinède au milieu des asphodèles, on se serait piqué les pieds sur les cades en mâchouillant du mastic. Lena connaissait bien les vertus des plantes, Sandra était toute ouïe et Petru se fichait de tout comme à son habitude. Le soleil s'était voilé pendant leurs chamailleries, les filles avaient pioché dans le bocal à cédrats confits observant trois gendarmes face au ciel argenté et lisse, splendide dans le pur comme l'avait écrit Paul Valéry. Tandis que la faim venait, Petru avait lâché sa guitare, allumé une clope de cette façon si miraculeuse de la tenir et proposé d'un coup de quitter l'abri de pierre dans lequel ils avaient passé la nuit.