Ici, pieds nus et l'eau dessous, elle réentend Petru — On bouge, les Aiguilles au crépuscule, ça nous jettera des dernières lignes de la journée vers le rêve absolu même les yeux clos.
Il y a si longtemps. Un premier plan fort d’une obscurité reposante devant l'aire brûlée de soleil. En arrière se tient Petru en jeans et chemise blanche, les jambes écartées, qui regarde au sol ou vers la mer ‒ elle ne sait plus. Dans l’éblouissement de lumière, elle distingue mal l'autre côté de la baie, formes bleu-gris non habitées et à environ cinquante mètres de là où elle se trouve, une longue et basse construction. Il règne en cet instant un silence, pas encore scandé du chant des cigales, un ralentissement d'air qui pourrait suffoquer s'il y avait quelque activité à produire mais ce n'est pas le cas. C’est s'imprégner d'un pays, c’est vivre les couleurs et leurs ombres, une lumière inédite, c’est différer tout point de vue définitif.