Quatre décennies plus tard, je douterai de notre rencontre, Petru et moi. Jeunes et fols vagabonds, naïfs et désarmés face à la vie, passionnés de littérature. Je me souviendrai de gros pavés Folio que nous découpions, l’une prenait de l'avance, l'autre suivait au gré de Proust, Shakespeare, Dostoïevski, arpentant les sols de Marseille à la Crète via la Corse. Notre histoire, esquissée, effritée, s’est abîmée au fil des lectures comme si la consolidation de l'enfance empêchait de bâtir et d’habiter.