Geoproject

Projet

Titre :
La cuisine de chez nous
Type :
Médiation
Créateur(s) & participant(s) :
Bibliothèque jean d'Ormesson, Association feu vert et Céregard, Labo2
Prototype :
Voir le projet

Projet

Titre :
La cuisine de chez nous
Type :
Médiation
Participant(s) :
Bibliothèque jean d'Ormesson, Association feu vert et Céregard, Labo2
Prototype :
Voir le projet

La cuisine de chez nous

Quand la cuisine et le numérique deviennent prétexte à l’apprentissage du français

À la ludomédiathèque Jean d’Ormesson, l’équipe a lancé une expérience un peu particulière : faire découvrir le français à travers les recettes de famille. Le pari ? Utiliser Geoproject, un outil d’édition cartographique numérique libre, inventé par le Labo2, pour créer des passerelles entre les cultures en lien avec les territoires. Ils ont créé un site web accessible à https://www.geoproject.fr/recette et un livre !

L’idée germe d’un constat simple. Dans les quartiers de Mas de Mingue et Chemin Bas, nombreux sont les adultes qui peinent avec la langue française. Alors plutôt que d’attendre qu’ils poussent spontanément la porte de la médiathèque. Fabio Venturelli et Jean Tarres de la bibliothèque Jean d’Ormesson ont décidé de co-produire un projet d’expression autour de la pratique de la langue en s’appuyant sur les association CEREGARD et l’association Feu Vert.

Des mardis matin pas comme les autres

Tous les mardis matin, entre 9h et 11h, l’espace se transforme. Mimoun, arrivé du Maroc il y a dix-huit ans, côtoie Marielle, venue du Brésil, ou encore Karima d’Algérie. Avec eux, les animatrices Sandy et Houria de l’association Feu Vert. L’atmosphère est détendue, parfois ponctuée par les rires quand quelqu’un bute sur un mot ou s’emmêle dans une explication.

Alexandre Simonet, responsable du Labo2, prend le temps d’expliquer comment fonctionne Geoproject. Pas évident au début pour tout le monde, mais l’outil fait ses preuves. Les participants piochent dans leurs souvenirs culinaires, décrivent leurs plats préférés, ajoutent des photos. Petit à petit, les livrets de recettes commencent à prendre forme.

Fabio Venturelli, en charge du numérique et Jean Tarres bibliothécaires ont accompagné les participants . Au début, on pensait que ce serait compliqué d’associer le numérique à cette forme d’expression collective. Mais l’envie de partager leurs traditions a fini par l’emporter sur l’appréhension technique.

Cela discute ferme autour des récits.

Quand les absences perturbent

Tout n’a pas été un long fleuve tranquille. En mars, plusieurs participants sont tombés malades, ne laissant que trois personnes pour la troisième séance. En avril, un exercice incendie organisé par l’école voisine a interrompu l’atelier. Sans compter les niveaux très différents selon les participants, qui compliquent parfois l’animation.

Malgré ces aléas, l’enthousiasme ne faiblit pas. Fatilha et Fahima, toutes deux d’origine marocaine mais venues d’Espagne, se découvrent des points communs inattendus. Imen, installée en France depuis cinq ans seulement, gagne en confiance au fil des séances.

Un final savoureux

Début mai, l’heure du bilan a sonné. Chacun repart avec sa boite personnalisé comprenant les 6 récits de chacun, compilant recettes et souvenirs. Mais surtout, ils ont préparé des desserts pour partager un dernier moment ensemble. L’émotion est palpable quand chaque participant prend la parole pour dire ce que lui ont apporté ces ateliers.

Au total, 16 personnes auront participé à cette expérience, mobilisant 107 heures de travail pour l’équipe. Pas négligeable pour une structure comme la médiathèque, mais l’investissement semble porter ses fruits.

L’équipe réfléchit déjà aux prochaines étapes. Pourquoi ne pas organiser des lectures à voix haute dans les langues d’origine lors de la prochaine Nuit de la lecture ? L’idée fait son chemin. En attendant, l’espace « Facile à Lire » continue d’accueillir de nouveaux visiteurs, preuve que le bouche-à-oreille fonctionne.

Une chose est sûre : la cuisine aura été un formidable ambassadeur pour réconcilier certains avec la lecture et l’écriture.

L’écriture et l’édition ouvrent l’appétit et le monde !